Coulisses des cours d'œnologie en ligne et en direct avec Fabrizio Bucella

Pour son numéro spécial COVID-19, Liège au Fil du Rhône, le bulletin d’information de la Baronnie de Liège (Commanderie des Costes du Rhône), a interviewé notre Professeur Fabrizio Bucella sur nos cours d’œnologie en ligne et en direct sur YouTube.

Entre deux cours d’œnologie donnés chez lui devant la caméra, notre professeur et sommelier Fabrizio Bucella a dévoilé à Didier Maes, membre de la Baronnie de Liège, les coulisses de préparation et de tournage des cours en ligne et en direct sur YouTube made by l’équipe IWD.

Découvrez l’interview en intégralité ci-dessous :

Liège au Fil du Rhône (LFR) – Bonjour Fabrizio. Comment est venue l’idée de donner des formations via YouTube lors du « confinement » ?

Fabrizio Bucella – L’Université nous a basculé très vite sur des plateformes d’enseignement à distance, dès avant le confinement en réalité. Ce faisant, je laissais orphelins, autant que je l’étais moi-même, mes étudiants en œnologie. Avec quelques amis de l’école Inter Wine & Dine, nous avons étudié la faisabilité technique, pas vraiment simple, du moins pour un type aussi peu technologique que moi. Le temps de trouver une solution de régie satisfaisante, qui a depuis été abandonnée au profit d’une autre plus performante, nous étions prêts pour le dernier weekend de mars.

LFR – En moyenne (pas malhonnête !!) [Voir livre Pourquoi boit-on du vin ?, Editions Dunod], pourrais-tu nous donner une estimation du nombre d’heures de préparation ?

Fabrizio Bucella – En moyenne honnête, commençons côté prof. Préparer les deux cours du weekend prend une journée entière très bien remplie. Attention, il s’agit bien de préparer les transparents d’une matière qui est déjà connue, pas de réviser la matière bien entendu.

LFR – Comment s’organisent les journées des vendredi et samedi ?

Fabrizio Bucella – Les deux journées de diffusion se passent à revoir les transparents, vérifier les détails, les connexions logiques et à créer le fichier son, celui qui sera utilisé pour réaliser les PDF. En effet, tous les participants qui le souhaitent reçoivent un PDF annoté avec les transparents du cours, c’est vraiment un plus pédagogique que nous devons être les seuls à proposer. Après cela, nous sommes en milieu d’après-midi, il faut se sustenter quelque peu, une courte sieste et puis monter le studio. De mon point de vue, je passe donc trois grosses journées bien pleines pour réaliser deux fois 75 minutes de diffusion en direct.

LFR – Cela demande un investissement personnel assez important. Tu parlais au début de cet entretien de quelques amis. Tu peux nous les présenter ?

Fabrizio Bucella – Heureusement, je ne suis pas seul. Chacun a son rôle.

LFR – Tu fais souvent référence à Félix Francotte. Qui est-il ?

Fabrizio Bucella – Le technicien. Félix est aux commandes de la régie. Il passe au moins le même temps, soit trois journées complètes, afin d’étudier et améliorer les solutions techniques, ce qu’il appelle « recherche et développement ». Cela va du choix de la table de montage au paramétrage de celle-ci, puis il y a la table qui permet de travailler le son, c’est un véritable ordinateur qui soulage le processeur principal en corrigeant le son en amont, la programmation des « jingles », des transitions, des quart-images…

LFR – Et comment est géré l’éclairage, car parfois, nous te voyons éteindre la lumière… ah, ah… ?

Fabrizio Bucella – Il y a la caméra aussi, les éclairages afin que le sujet se détache du fond. Note que depuis le dernier cours (NDLR : 01/05/2020), nous avons diffusé en 1024 pixels, c’est de la haute définition, il n’est pas impossible qu’on monte à 2048. Si tu regardes la vidéo sur une grande définition, il n’y a aucun flou, les mouvements sont fluides, tu peux compter mes cheveux !

LFR – Impressionnant !!

Fabrizio Bucella – C’est vraiment exceptionnel. La qualité n’a rien à envier à celle d’un émetteur professionnel, et on réalise cela d’un salon.

LFR – Un travail de haute qualité. Il y a aussi Adrien Garé. Quel est son rôle ?

Fabrizio Bucella – Adrien est à la manœuvre de la chaîne YouTube : il répond aux commentaires, et je peux vous dire qu’il y en a, il répond aux courriels, aux messages sur les réseaux sociaux officiels, il réalise les fameux transparents annotés qui sont envoyés aux participants, paramètre la chaîne, les vignettes, réalise l’envoi des courriels…

LFR – Il est aussi à la manœuvre lors des concours et répond directement aux questions générales (formation…), je pense ?

Fabrizio Bucella – Effectivement. Il fait aussi la modération en direct lors des chats, m’envoie les questions sur une ligne sécurisée afin que je puisse y répondre lors du direct, gère les questions, les gagnants des concours… Il a également trois journées de travail réparties sur la semaine.

LFR – Il y a encore celle qui est aussi dans l’ombre mais qui a un rôle essentiel ?

Fabrizio Bucella – Christina Ly réalise la communication. Elle prend en charge les communiqués de presse, les posts sur les réseaux sociaux, les contacts avec les journalistes. C’est une fée de la communication : elle a la main très libre, car elle travaille avec nous depuis fort longtemps. Le travail fluctue de semaine en semaine, mais il faut compter au moins une journée et demie pour que la communication soit au top. Comme dirait l’autre, il y a le faire et le faire savoir. Si on fait des magnifiques vidéos mais que personne ne les voit, cela ne sert à rien.

LFR – Et puis, depuis, il a Leslie Garé ?

Fabrizio Bucella – Leslie Garé est la sœur d’Adrien. Elle nous aide à gérer les commentaires et la modération du chat pendant les séances en live, car le nombre d’internautes explose. Elle réalise cette chose depuis Chambéry en Savoie. Elle a réussi la gageure à très bien comprendre la dynamique et l’esprit du groupe et est rentrée tout de suite dans le bain.

LFR – Absolument essentiel. Une belle cohésion. Merci à cette belle équipe. Mais revenons, si tu veux bien, aux cours. Quelles sont tes plus grandes satisfactions (à part, offrir du Kidibul à ton équipe, ah ah) ?

Fabrizio Bucella – En vérité, comme je le disais, je pensais faire ces cours afin de pallier le manque de cours physiques, en présentiel comme on dit dans le jargon. Puis je me suis pris au jeu. Plus le temps passe et plus je m’amuse à les préparer et les donner. Là, je m’amuse autant que si je les donnais dans un amphithéâtre. Jamais je ne pensais arriver à ce stade. Il y a aussi le fait que la régie a été déléguée depuis le lancement des vidéos et je peux me concentrer sur mon sabir, plutôt que de chipoter sur des boutons bizarres !

LFR – Et l’effet YouTube ?

Fabrizio Bucella – Ce que tu perds dans le contact réel, tu le gagnes en touchant plus de gens et d’horizons très différents. Si j’avais donné le cours sur les vins du Rhône à Bruxelles, peut-être que les membres de la Commanderie n’auraient pas réussi à y assister. De la même manière, le cours sur les champagnes a été vu par des amis et collègues à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, c’est juste incroyable. J’enfonce sans doute des portes ouvertes, mais je vous livre sans ambages le fond de ma pensée. L’idéal, dans un monde sans virus, serait d’avoir les deux bien entendu.

LFR – Nous y arriverons certainement. Un dernier mot, Fabrizio ?

Fabrizio Bucella – Merci de me donner l’occasion de remercier la Baronnie de Liège d’avoir offert 2×6 bouteilles lors de la formation sur les vins du Rhône. J’ai rarement vu une confrérie aussi sympathique, sérieuse et qui ne se prend pas la tête (ça doit être l’esprit valeureux liégeois). Courage à vous tous pendant le confinement. Un tout grand merci à Pierre Luthers de gérer ses ouailles et, à toi, Didier qui tient ce bulletin de liaison, une magnifique occasion de partager virtuellement des moments de bonheur, à défaut de pouvoir se rencontrer de visu. Bonne étude des subtilités des rencontres permises ou non depuis le dimanche 10 mai. Prenez soin de vous et de vos proches.

LFR – Merci aussi à toi Fabrizio pour ton travail et ce que tu nous apportes. Prends aussi soin de toi et de tes proches !

Retrouvez cette interview, publiée dans le n°20 (mai 2020) du bulletin Liège au Fil du Rhône de la Baronnie de Liège, en cliquant ici (pages 47 à 51).

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