Fromages

Suite à une étude de GFK PanelServices sur la consommation de fromage par les ménages belges, Bernard Padoan fait le point dans Le Soir.

Environ 135.000 tonnes : c’est la quantité de fromage avalée par les ménages belges l’an dernier, selon les chiffres du bureau d’études de marché GfK PanelServices. « Le segment est en croissance de 2 %, ce qui dans le contexteactuel de stagnation de la consommation FMCG (NDLR, les « fast moving consumer goods », ou biens de consommation courante), est une bonne performance », constate Marc Mondus, senior consultant chez GfK. C’est que, rappelle-t-il, le fromage est « un aliment de base du consommateur belge, avec une très haute fréquence d’achat ».

D’après une étude du bureau Nielsen cette fois, c’est 48 fois par an (soit presque toutes les semaines) que le Belge déposerait un paquet de fromage dans son caddie.

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L’innovation comme moteur

Certes le traditionnel plateau de fromages de fin de repas est en perte de vitesse. Mais « la
consommation en Belgique est essentiellement liée aux tartines », explique Frédéric Dufour, Belgium (Leerdammer, Boursin, Babybel, La Vache qui Rit, Maredsous, Kiri…).

Dans ce contexte, « les fromages en tranches, qui représentent plus de 30 % du marché, restent un moteur de la croissance (+ 1,3 %) », note Marc Mondus. Et sans surprise, c’est le gouda consommé. Le hollandais est acheté essentiellement en marques distributeur et chez les hard discounters. De manière générale, ces derniers s’octroieraient déjà près d’un tiers de la distribution de fromage dans notre pays. Avec pour conséquence une pression sur les prix, à laquelle les marques nationales tentent de répondre notamment par l’innovation.

« Elle contribue pour moitié à la croissance des ventes, confirme Frédéric Dufour, soit par des extensions de gamme, soit par des innovations de rupture. Il peut y avoir une forme de lassitude de la part du consommateur, à laquelle il faut réagir en proposant de nouveaux goûts, de nouvelles formes, de nouvelles textures. Ceci pour conserver la clientèle acquise, mais aussi recruter de nouveaux consommateurs ».

De nouveaux moments de consommation

Dans les rayons, le consommateur trouve désormais telle ou telle marque déclinée sous forme de tranches, en tartinable, en dés, en râpé ou même en wrap … Les goûts se multiplient, y compris dans des « séries limitées » saisonnières. Idem pour les conditionnements, avec des emballages refermables et produits portionnables, « qui correspondent davantage aux besoins des mé- nages actuels », explique Marc Mondus. « On est dans un marché de “convenience”, de facilité d’utilisation », ajoute Frédéric Dufour.

L’objectif des producteurs est aussi de déplacer les moments de consommation du fromage. Une tendance que confirme Frédéric Dufour, qui prend l’exemple du Fagotin de Maredsous, l’une des innovations les plus marquantes du groupe Bel, qui est « multi-usages » : « On peut le manger en en-cas, en apéritif, avec du pain ou encore en plateau », explique-t-il. « De nouveaux segments connaissent une percée plus récente et contribuent également à la croissance du marché, comme les mini-blocs, les snacks ou les aides culinaires », confirme Marc Mondus, pour qui « l’industrie a réussi à différencier ses produits et à répondre à de nouveaux besoins ».