L’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) a récemment sorti un communiqué sur la consommation mondiale de vin. Le secteur du vin a de quoi bien se porter avec de beaux jours devant lui.

Voici le communiqué de presse de l’OIV qui rend compte de la consommation mondiale de vin.

OIV, le 22/03/2012 – Le recul de la consommation de vin au niveau mondial amorcé en 2007 semble avoir atteint son niveau le plus bas entre 2009 et 2010. Ça ne veut pas dire pour autant qu’un retour immédiat vers la croissance pré-crise soit confirmé : le changement dans les habitudes de consommation continue à reporter la reprise dans les principaux pays producteurs, comme ceux de l’UE, où la consommation a reculé de près d’un million d’hectolitres en 2011.

La consommation mondiale de vin se maintient grâce à l’Asie et l’Amérique

Dans ces pays les exportations ont progressé grâce à l’engouement croissant pour les produits vitivinicoles qui a gagné les consommateurs des pays tels que les États-Unis ou la Chine. Ceux-ci ont consommé respectivement 0,9 et 1,15 millions d’hectolitres de plus en 2011 par rapport à 2010.

C’est une des conclusions signalées dans la dernière Note de Conjoncture de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, organisation intergouvernementale de référence pour tout ce qui concerne la vigne, le raisin et les produits vitivinicoles. Ce rapport a été rendu public le jeudi 22 mars au siège de l’organisation à Paris, et sera mis en ligne dans les jours à venir dans les cinq langues officielles de l’OIV : anglais, français, espagnol, italien et allemand.

Monsieur Federico Castellucci, Directeur Général de l’OIV, a présenté le document aux journalistes et aux représentants des pays membres en s’exprimant dans les termes suivants : « Avec ces données en main, il semble que le pire est derrière nous, et que le secteur vitivinicole mondial se trouve à nouveau en mesure de renouer avec la croissance, bien que des résultats sensiblement positifs ne seront pas immédiats ».

La consommation de vin dans le monde

La consommation mondiale de vin en 2011 s’élève à 241,9 Mhl en milieu de fourchette d’estimation, ce qui représente une hausse de 1,7 Mhl par rapport à 2010 (+0,7%). Ceci implique pour 2011 que la consommation mondiale a cessé de reculer, et qu’un retour à la croissance s’annonce, bien que très modérée.

Néanmoins, à cause notamment de la conjoncture économique générale, le premier continent consommateur, à savoir l’Europe, n’est pas proche de retrouver la croissance d’avant la crise.

Ainsi, parmi les pays traditionnellement producteurs et/ou consommateurs européens, la consommation italienne affiche un recul sensible de l’ordre d’1,6 Mhl (-6,3%, ce qui fait suite à une croissance de 0,5 Mhl entre 2009 et 2010), malgré un relèvement de la consommation française (+1,0 Mhl, après un recul sensible entre 2009 et 2010 de 1,3 Mhl), la stabilité de la consommation allemande, et les modestes reculs de la consommation espagnole (-0,2 Mhl), britannique (-0,4 Mhl) et portugaise (-0,15 Mhl) en 2011.

Les Etats-Unis, second marché mondial en volume, connaissent une croissance évaluée à +0.9 Mhl pour atteindre en première approche 28,5 Mhl (évaluation hors vin spéciaux et vermouth), alors qu’entre 2009 et 2010 la croissance n’avait été que de 0,35 Mhl.

En ce qui concerne la Chine, la consommation continue de progresser, notamment si l’on considère le développement rapide des importations, sans apparition d’exportations significatives à partir du pays. La consommation apparente en Chine s’approcherait en 2011 de 17,0 Mhl (+1,15 Mhl par rapport à 2010).

Argentine, Afrique du Sud, Australie, Chili, Nouvelle-Zélande enregistreraient en 2011 des demandes intérieures quantitativement équivalentes à celles de 2010.

Étendue du vignoble mondial

La superficie viticole mondiale totale (c’est-à-dire y inclus les superficies non encore en production ou non récoltés) devrait à nouveau reculer entre 2010 et 2011 de 94 mha (-1,2%), et se situer à environ 7495 mha.

Le plus grand vignoble au monde, celui de l’UE, s’établirait à 3530 mha et reculerait ainsi d’environ 90 mha soit de -2,5% entre 2010 et 2011. Ce repli est plus marqué que celui enregistré entre 2009 et 2010 (65 mha). Le vignoble en dehors de l’UE apparait quasiment stable pour la troisième année consécutive.

Les 3 campagnes d’arrachage communautaire ont conduit à un recul global du vignoble de l’union estimé à 262 mha entre 2008 et 2011, 175 mha environ ayant donné lieu à versement de primes d’abandon définitif.

En Amérique, la superficie viticole de l’Argentine s’inscrit en repli « statistique » de 10 mha, suite à une révision du mode de comptabilisation des superficies viticoles qui en 2011 n’inclut plus les chemins et tournières. De l’avis des experts nationaux, il n’y a pas eu d’évolution sensible de la taille du vignoble argentin entre 2010 et 2011.

Cette évolution négative apparente est en effet partiellement compensée notamment par le retour à la croissance du vignoble australien (+ 4mha après un recul de 6 mha entre 2009 et 2010) et par la vraisemblable poursuite des croissances du vignoble chinois (à un rythme néanmoins plus modéré qu’en début de décennie 2000-2010) et chilien, tandis que le vignoble turc et d’Afrique du sud continue de s’éroder.

La production mondiale de vin

La production mondiale de vin en 2011 (hors jus & moûts) est estimée à 265,7 Mhl en milieu de fourchette d’estimation, ce qui représente une hausse de 0,6 Mhl par rapport à 2010. Il s’agit donc d’une production globale de vin qui peut être qualifiée de faible, voire de très modeste, notamment dans l’Union Européenne.

Dans cette ensemble géographique, la diminution la plus sensible quantitativement est située en Italie, qui voit sa production de vin 2011 reculer de près de 7 Mhl par rapport à celle de 2010 (-14,3%). Les productions portugaise (-16,9%), et dans une moindre mesure espagnole, enregistrent également des reculs respectifs de -1,2 et –0,9 Mhl.

À l’inverse, la production française hors jus et moûts enregistre une croissance de 3,9 Mhl (+8,6%), tandis que les productions allemande et autrichienne retrouvent en 2011 un niveau conforme à la normale, et que la production roumaine avec 4,7 Mhl se redresse sans cependant retrouver son niveau d’avant la récolte de 2009 (rappel récolte 2009 et 2010: 6,7 et 3,3 Mhl).

En Amérique, les Etats-Unis enregistreraient avec 18,7 Mhl hors jus et moûts une production relativement modeste de vin en 2011, -10,3% par rapport à 2010. La production dans la partie sud du continent est à l’inverse très élevée : le Chili atteint une nouvelle production record avec 10,6 Mhl et l’Argentine maintient une production de vin importante malgré un retour à la normale de la production de jus et moûts (15,5 Mhl contre 16,3 l’année dernière), tandis que le Brésil approche les 3,5 Mhl (contre 2,5 en 2010).

En Afrique du sud, la production vinifiée croît légèrement pour atteindre près de 9,7 Mhl (9,3 Mhl en 2010 et 10,0 Mhl en 2009).

Enfin, si la production australienne continue de diminuer en peinant à dépasser 11 Mhl, et si la production suisse retrouve son niveau traditionnelle à 1,1 Mhl, la production néozélandaise quant à elle enregistre une récolte record à 2,35 Mhl (+0,45 Mhl /2010).

Le communiqué (et ses annexes) sur le site de l’OIV