C’est tout le paradoxe du secteur brassicole belge. Ces dernières années, le nombre de petites brasseries grandit comme jamais, mais le Belge boit moins de bière. Une interview de Jean-Louis Van de Perre, président de la Fédération des Brasseurs belges, parue dans le journal Le Soir du 27 mai 2015.
Quel est votre sentiment par rapport à ces données inversées ?
Sur le terrain, il est clair qu’il y a de plus en plusde petits brasseurs, mais on ne peut chiffrer leur nombre avec précision. Notre Fédération ne les regroupe pas tous et il faut de surcroît être brasseur depuis 5 ans pour pouvoir s’affilier. Mais on se réjouit de ce renouveau car tout gros brasseur a un jour été petit. C’est donc important pour le secteur !
Ceci dit, le phénomène des « bier firmas » qui sont en fait des sociétés commerciales, trouble les données ?
Oui, il y a là aussi une explosion difficile à quantifier, voire à situer, puisque des brasseries brassent pour une multitude de sociétés commerciales. On boit moins, mais la Belgique produit plus.
La solution passe par l’exportation ?
C’est très clair. Le rapport annuel 2014 du secteur sera publié en juin mais l’exportation se situe à 62 % de la production, ceci malgré la surtaxe imposée depuis 2 ans en France, notre premier marché. De fait, il y a un changement dans la consommation. Les Belges boivent différemment, c’est-à-dire moins de pils, même si elle reste leader, mais plus de spéciales. jouesur les quantités, vu le taux d’alcool très différent. Mais notre slogan reste de boire avec modération ! Autre phénomène : la tendance à boire une bière à la maison continue de grandir. Le secteur horeca se situe encore à 42 % des ventes mais souffre beaucoup.