Dans une série d’articles, nous inviterons nos étudiants en œnologie à partager leur histoire avec le vin et leur expérience IWD. Pour cette première, c’est une dégustatrice confirmée et sommelière en devenir qui nous raconte : faites connaissance avec Angie Ceccarini.
Née à Uccle en 1993, Angie a beaucoup bougé depuis : Forest, Beersel, Waterloo, Braine-le-Château, puis plus loin au Costa Rica, en Espagne (à Ibiza précisément)… pour revenir il y a peu en Belgique. Pendant un séjour dans les Caraïbes, elle vit l’expérience traumatisante d’une noyade qui l’emmène à l’hôpital pendant plusieurs semaines. Depuis, sa philosophie : « Carpe Diem ! ». On comprend alors pourquoi Angie s’adonne à plusieurs activités suivant ce qu’elle aime dans la vie : des cours de langues, des cours de théâtre, des cours de chant… et des cours d’œnologie. Elle nous raconte.
IWD – D’où vient ton intérêt pour le vin ?
Angie – Il vient de mon père. À partir de mes 12 ans, il a commencé à me faire sentir et, un peu après, à me faire goûter le vin qu’il y avait dans son verre. Évidemment, au début, le vin rouge me faisait grimacer : c’est comme donner du chocolat noir à un enfant de 4 ans. Puis, mon intérêt pour le monde du vin s’est renforcé avec les années, aux grands repas de famille, on allait chercher de bonnes bouteilles chez le caviste du village de Braine-le-Château. J’ai été élevée par des bons-vivants donc, forcément, bien manger rime avec bien boire.
IWD – Selon toi, qu’est-ce que ça apporte d’apprendre la dégustation du vin ?
Angie – Pour moi, c’est une expérience durant laquelle on peut mettre en lien des sensations avec des mots, des idées, des souvenirs. C’est aussi tout un nouveau langage. En dégustant, on apprend les différentes saveurs : celles qui nous plaisent et celles qui nous plaisent un peu moins.
IWD – Qu’est-ce qui t’as motivé à suivre des cours d’œnologie ?
Angie – Après avoir passé beaucoup de temps au Costa Rica et dans les Baléares où les odeurs font parties intégrantes de la vie quotidienne : au marché, dans les champs, en forêt tropicale, le long de la plage, aux bords des falaises ; j’ai dû revenir en Belgique, à Bruxelles. Mon nez se faisait agresser par les odeurs de pollution. Pour ne pas oublier les odeurs de mes voyages, pour pouvoir fermer les yeux et voyager jusque-là, j’avais pris des notes. Par exemple, pour les Iles Baléares, j’avais créé une liste : « Ibiza sent : les aiguilles de pin séchées sur la terre rouge, la caroube, le romarin brulé par le soleil, la poussière, le jasmin en fleur, le feu de cheminée, le cuir de la Jeep Cherokee de mes parents, le figuier devant chez moi, l’odeur de la pierre chauffée au soleil… ». J’aimerais beaucoup mettre des lieux en bouteille ! C’est comme ça que j’ai compris que j’avais ce qu’on appelle « un bon nez ». Alors, en pensant à la parfumerie qui peut parfois vite donner la nausée, j’ai plutôt filé vers le vin. En fait, ça allait de soi.
IWD – Tu as suivi les cycles IWD1 et IWD2. Est-ce qu’il y a une séance qui t’a marqué ?
Angie – De tête, je n’ai pas de séance qui sorte spécialement du lot, mais j’ai beaucoup aimé avoir différents professeurs à chaque séance. C’est bien d’avoir différents sons de cloches. Ce qui a été top, c’est quand ils nous faisaient faire des expériences. Par exemple, avec le fameux verre noir dans lequel on devait deviner au nez de quelle couleur était le vin qu’il contenait. Ou la fois où on nous a fait goûter un vin blanc et un vin rouge pour les différencier alors que le rouge n’étant en fait que le vin blanc dans lequel ils avaient mis du colorant rouge : beaucoup se sont fait avoir !
IWD – Après avoir suivi ces cycles de cours, est-ce que ton rapport au vin a changé ?
Angie – Oui, c’est drôle. J’achète moins et mieux. J’ai entamé ma petite cave à vin personnelle. Il n’est plus question d’aller acheter en dernière minute du rosé d’Anjou ou du Gato Negro au Night Shop du coin ou encore d’acheter juste parce que l’étiquette est stylée. Je n’achète pratiquement plus qu’auprès des cavistes. Je bois moins souvent et je ne bois plus juste pour boire. C’est vraiment pour déguster un vin que j’ouvre une bouteille.
IWD – Actuellement, tu suis des cours particuliers pour devenir sommelière avec notre professeur IWD, Arnaud Laconte. Comment se déroule la formation ?
Angie – J’ai eu deux fois 4 heures de cours sur l’ULB avec Arnaud. Le premier cours était fort axé sur la théorie, tandis que le deuxième était très dans la pratique. J’y ai appris à utiliser un bilame, à carafer, à décanter, à ouvrir une bouteille de mousseux correctement, sans faire sauter le bouchon au plafond ! Les cours étaient donnés très simplement. Au bout des 8 heures de cours, j’ai un stage de minimum 120 heures à faire.
IWD – Qu’est-ce que t’y apprends de plus que les cycles IWD ?
Angie – C’est davantage dans le détail. On va plus en profondeur dans la matière. On apprend aussi beaucoup sur les accords mets et vins. Puis, vu qu’un sommelier doit être polyvalent, c’est-à-dire qu’il doit aussi pouvoir conseiller les gens qui ne boivent pas de vin ou qui ne mangent pas de viande par exemple, j’ai donc appris les bases de la mixologie pour les cocktails et de la zythologie pour les bières.
IWD – Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans la sommellerie ?
Angie – Ce qui me plait le plus c’est le partage et la discussion autour d’une bouteille. Qu’est-ce que les gens sentent, ressentent ? Pour arriver à ça, il me semble que toute l’expérience autour doit être impeccable et ça passe par un service et une présentation impeccable.
IWD – Du coup, est-ce que la formation te conforte dans ton souhait de faire ce métier ?
Angie – Oui. Toutefois, mon but n’est pas d’aller travailler dans un restaurant prestigieux mais, plutôt, de proposer une expérience sensorielle aux gens qui veulent en savoir un peu plus sur le vin.
IWD – Comment réagissent les gens quand tu leur dis que tu as suivi des cours d’œnologie ?
Angie – En général, les gens sont souvent étonnée. Ils ouvrent de grands yeux et disent « Sérieux ? Mais, c’est trop bien ! ». S’en suit toujours une conversation sur l’odorat des fumeurs et la pollution (rires). Généralement, les gens sont enthousiastes car ça sort du quotidien et ils ne sont pas toujours au courant ou ne pensent pas que ces formations existent en Belgique.
IWD – Est-ce qu’il y a un ou des vin(s) que tu as pu déguster avec IWD et qui t’as/t’ont marqué(s) ?
Angie – Grâce à IWD, j’ai pu déguster des vins de nombreux endroits différents. Nous ne sommes pas restés sur les vins français, on allait parfois en Espagne, en Italie… J’ai surtout appris qu’on avait de super bons vins en Belgique ! On a beaucoup déguster bio et même « nature », des bouteilles pour lesquelles je n’aurais pas spécialement investi autrement.
IWD – Si y a une chose qu’IWD t’a appris, ce serait ?
Angie – Que la dégustation d’un vin peut donner des sensations différentes à chaque personne. Ce n’est pas parce qu’on nous dit que ce vin a tel et tel arôme qu’on doit nécessairement sentir ces mêmes arômes. C’est personnel et, parfois, on va sentir une note particulière qui va nous ramener tout droit à un souvenir.
IWD – Un tout grand merci Angie et excellente continuation à toi !
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