Bières discount

[Série spéciale bière – 2/2]  Arnaud Laconte nous partage son avis et son expertise sur la bière. Dans cet article, il fait l’hypothèse que les bières light et discount sont en fait quasiment les mêmes, alors que les prix des light sont quatre fois plus élevés.

Bière discount ?

Une bière discount, ou premier prix, est une bière de type lager (blonde légère) et vendue à très bas prix sous une marque de distributeur (Cara pils de Colruyt, 365 de Delahize, Kaiser pils de Carrefour).

La fabrication de ces bières utilise la quantité minimale d’orge malté et de houblon. On emploie des « super-levures » capables de digérer les sucres complexes mis à leur disposition, ce qui diminue les céréales maltées au profit de céréales non-maltées, moins chères.

Les prix défient toute concurrence. Les Cara pils de Colruyt (4,4 %), 365 de Delhaize (4,7 %) et Kaiser pils de Carrefour (5,2 %) sont vendues entre 0,62 et 0,67 euros le litre, soit 0,17 centimes la bouteille de 25 centilitres (la palme du meilleur prix revient à la Cara pils de Colruyt).

Bière light ?

Une bière light est une bière de fermentation basse, produite par une brasserie industrielle, se positionnant sur un créneau plus léger en alcool que le produit de la marque auquel elle fait référence (Jupile blue, Budweiser light, par exemple) et dont le niveau de sucre résiduel est très faible.

La technique est simple : on prend la recette du produit principal (la bière lager de référence) et on la modifie sensiblement pour diminuer sa teneur en alcool (comprendre augmenter la proportion d’eau).

Les prix ne sont pas light, par exemple, la Jupiler Blue (3,3 %) est vendue 2,25 euros le litre, soit 0,60 euros les 25 cl.

Effet d’ancrage ?

L’effet d’ancrage est la difficulté à se départir de la première impression. Il intervient notamment lorsqu’un consommateur n’a aucune idée du coût d’un produit et qu’il prend le prix proposé par le vendeur comme référence.

Discount et light, même combat ?

À retourner la situation sous toutes les coutures, on n’arrive pas à discerner la bière discount de celle light. Dans les deux cas, on optimise à outrance les rendements afin d’obtenir un lager moins forte en goût et plus légère en alcool. Le bières light devraient avoir un taux de sucre résiduel faible, mais il ne semble pas très élevé dans les autres bières non plus. Par ailleurs, cette information est difficile à trouver, ce qui rend la comparaison difficile.

Le prix de l’une et de l’autre sont, par contre, sensiblement différents; en gros quatre fois plus chers pour les bières light que les bières discounts. Les taux d’alcool entre la Jupiler Blue (3,3 %), les Bud et Coors Light (4 %) et la Carapils (4,4 %) ne sont pas vraiment différents.

Notre hypothèse est la suivante : les bières discounts et les bières lights sont des produits qui se ressemblent très fort, mais reçoivent une positionnement marketing différent. Cela explique (mais ne justifie pas) leur différence de prix. Quitte à choisir le light, autant prendre une bière discount, qui sera souvent allégée en alcool, mais aussi en prix.