Une des questions fondamentales que tous les amateurs de vin se sont un jour posée : le goût du vin est-il une qualité intrinsèque du produit ou bien est-il influencé par la perception que nous en avons ? Faut-il que nous soyons convaincus qu’un vin soit de bonne qualité pour effectivement le trouver bon ? Et si l’on pousse le raisonnement plus loin, faut-il qu’un un vin plus cher soit a priori mieux noté qu’un vin bon marché ?

Les vins plus chers sont-ils meilleurs ?

Le développement des neurosciences a donné des prolongements infinis aux premières expériences de Morot, Brochet et Dubourdieu (The color of odor, 2001) qui était un illustration parfaite du biais de confirmation d’hypothèse.

Dans une expérience de 2008, les chercheurs ont montré que les sujets qui ne connaissaient pas le prix d’un vin ne tiraient pas de plus grand plaisir à boire un vin onéreux plutôt qu’un autre.

Les chercheurs concluaient que les dégustateurs non-experts ne devaient pas s’attendre à plus de plaisir des qualités intrinsèques d’un vin simplement parce qu’il était plus cher ou bien qu’il avait été bien noté par des professionnels (Do More Expensive Wines Taste Better?, Robin Goldstein et al. 2008).

L’analyse du cerveau du dégustateur dans un scanner (2007)

Dans une autre expérience, l’équipe du Californai Insitute of Technology a montré que le prix d’un vin plus cher augmentait bien entendu la description favorable des dégustateurs mais aussi elle provoquait une aumgentation de l’activité de l’oxygène du sang dans le cortex médian orbifrontal, une aire traditionnellement associée au codage du plaisir (Marketing actions can modulate neural representations of experienced pleasantness, Hilke Plassmann et al. 2007).

Une vidéo réponse par Vox

La vidéo de Vox ci-dessous (site spécialisé dans les décodages) réalise une très belle synthèse des contre-intuitions les plus courantes concernant le vin : un vin cher n’est pas bien noté par des juges non-experts, un vin cher procurera plus de plaisir lorsque le dégustateur le sait, les juges-experts se contredisent entre eux lors des différents concours de dégustation (EU), ils se contredisent entre eux lorsqu’on leur présente le même vin dans une série lors d’une dégustation professionnelle. La séquence où Robert Parker et Jancins Robinson, considérés parmi les meilleurs dégustateurs anglo-saxons, se contredisent est délicieuse.