La Libre Belgique consacre une série à des reportages d’ambiance réalisés dans des endroits inaccessibles au grand public. Un dimanche sur deux, découvrez un nouvel article de la série Dans le secret des lieux. Dans l’article de Jonas Legge est racontée l’histoire de la salle des conférences de presse des gouvernements Maertens et son frigo rempli de bières.

Le surnom de la salle fait référence au petit ruban lilas figurant au plafond. Il s’agit de l’une des pièces les plus importantes d’un point de vue historique puisqu’elle a servi aux Conseils des ministres de l’après-guerre jusqu’à la fin des années 1960. À l’époque, la crainte que le gouvernement subisse une attaque s’était accrue. La proximité de la rue et du Parc royal n’avait évidemment rien de rassurant.

C’est à ce moment­ là qu’un nouvel espace a été aménagé au deuxième étage pour accueillir le Conseil. La salle Lilas servant alors pour les conférences de presse. Francis Van de Woestyne a connu cette pièce qui a précédé le Bunker pour accueillir les médias. “Au début des années 1980, la conférence de presse était fixée ‘à partir de 13h’. Cela signifiait qu’en cas de Conseil des ministres à rallonge, nous devions patienter parfois des heures. Il y avait un grand frigo rempli de bières. Cela explique le côté joyeux de certaines conférences de presse s’amuse le rédacteur en chef de “La Libre”.

Une proximité incroyable

À l’époque, les ministres s’installaient dos à la cheminée et les journalistes de la presse écrite prenaient place de l’autre côté de la table. “Nous nous précipitions pour pouvoir faire face à Wilfried Martens. Il y avait une proximité incroyable, une sorte d’intimité. Les relations avec les ministres étaient plus détendues, moins formelles qu’aujourd’hui. Parfois, certains politiques aidaient même à vider les frigos…”

Même en cas de crise, il était très rare que Wilfried Martens ferme les portes du 16 aux journalistes, qui se trouvaient donc en permanence en première ligne. “J’ai vécu là des crises intenses, comme la chute du gouvernement, en 1987, à cause de la crise des Fourons, se rappelle Francis Van de Woestyne. Même si on nous faisait souvent poireauter, c’était passionnant d’être là, d’avoir des contacts directs, des discussions à bâtons rompus avec ces ministres.”

La salle Lilas aujourd’hui

Aujourd’hui, la salle Lilas est utilisée pour des réunions ou l’accueil de certains hôtes. “Je me souviens d’ailleurs de la déception des employés du ‘16’ lorsque le prince de Galles est venu ici sans Lady Diana”, glisse un membre de la Chancellerie.

Un article de Jonas Legge dans La Libre Belgique ; Photo © Michel wal — Travail personnel, Wikimédia